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La crise du monde agricole

Agriculteurs en colère

Déclencheur

Des agriculteurs du sud-ouest ont érigé des barrages; confrontés qu’ils sont aux aléas climatiques, à la baisse de leurs revenus, à la concurrence déloyale qu’il subissent. La France entière les soutient mais le mouvement s’est généralisé. Les syndicats n’étaient pas conviés à ces manifestations, ils essayent de raccerocher les wagons en faisant de la surenchère.

Analyse (et non pas proposition de résolution)

La consommation de viande est stable mais celle des produits bio en baisse.

Mais d’où viennent ces produits ? Si la consommation essaye de se maintenir, la qualité est en forte baisse et les premiers prix sont favorisés en cette période d’inflation. Un ami apiculteur me disait que les achats non essentiels prenaient dur.

La loi egalim se proposait de revaloriser les prix d’achat aux producteurs mais force est de constater que le résultat n’y est pas.

Par contre la baisse de consommation de vin est très importante. Elle a diminué de 70% depuis ¨1960 et la baisse est continue.

Constat

Les français supportent en grande majorité ce mouvement de colère; mais à l’heure des courses, regardent-ils la provenance du produit ou plutôt le prix ?

Pour le poulet du dimanche, on prend du bio, au moins du fermier. Mais à la cantine, au restaurant, en coup de vent, est-ce qu’on se soucie de la provenance de la viande et des légumes et de leurs méthodes de production ?

La loi egalim voulait proposer un revenu décent aux agriculteurs. mais les lobby ont converti les obligations en suggestions, donc OUT l’efficacité. On ne veut pas imposer donc les autres disposent. Au lieu de dire il faut, il ont écrit il faudrait.

Les centrales d’achat françaises ont contourné la loi; puisqu’elle était franco-française, les centrales ont ouvert des bureaux de négociation en Europe pour la contourner; ainsi un producteur français vendra à une centrale européenne qui n’aura pas les contraintes françaises, même si le produit ne sort pas de France.

Les pays étrangers n’ont pas les mêmes contraintes sanitaires; alors comment lutter ?

Un produit premier prix français sera toujours de bien meilleure qualité qu’un produit étranger dans le même créneau. Mais dès qu’une ferme industrielle veut voir le jour, c’est la levée de boucliers des écologistes pour la préservation du bien-être animal, ce sont les pétitions des riverains contre les odeurs et le bruit, ce sont les normes de sécurité françaises et européennes qui freinent les installations… en fait ce n’est pas possible et donc … les produits viennent de l’étranger où les règles sont bien moins strictes.

Dans les accords le libre échange des produits arrivent en masse de l’étranger. Mais produire des tomates en France en hiver sous serre chauffée est-il plus propre que de les faire mûrir au soleil espagnol ou marocain ? Et si la main d’œuvre étrangère est moins chère, les coûts de transport sont bien plus élevés. Mais pour autant doit-on accepter des produits de consommation courante livrés du bout du monde par avion ?

Si on veut mieux manger, pourquoi est-il si difficile de produire Bio ? Et pourquoi ne pas appliquer une TVA diminuée aux produits Bio (ou augmentée pour les produits non Bio) afin de mettre en avant la qualité ?

Et enfin, dans la mondialisation, ne peut-on pas voir l’agriculteur africain ou sud-américain comme quelqu’un qui a lui aussi le droit de bien vivre, de bien produire, de bien manger, à la condition que les règles (économiques, sanitaires…) ne soient pas contournées et que ce ne soient pas des grands groupes qui oppressent tout le monde (favoriser le commerce équitable par la TVA comme le Bio) ?

Clairement, cette crise est bien plus profonde qu’elle n’y parait, et sa solution n’est pas prête d’être trouvée.

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