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Détournement de fonds

Ticket Restaurant

Déclencheur

En août 2022, l’inflation ( surtout sur les produits alimentaires) a incité le gouvernement à autoriser l’achat de produits alimentaires de bases (non transformés) avec des chèques restaurant. Et en cet automne 2023 l’idée était de revenir à l’état initial (chèque restaurant pour la restauration et les plats préparés). Mais un tollé a fait reculer le gouvernement jusqu’au moins en 2024.
Source
Pour autant une limitation est apparue: les produits non consommables (sans transformation ou cuisson) sortent de la liste de ceux autorisés; donc la viande, le poisson, farine œufs ne font plus partie des achats autorisés avec les tickets restaurants.
Source
Bien sûr des internautes et blogueurs s’en sont insurgés sur les réseaux sociaux, traitant le gouvernement d’affameur de pauvre, dont le site de SebSauvage qui est toujours prompt à dénoncer les injustices.
À l’heure où j’écris rien n’est bien arrêté mais la problème est toujours là.

Pourquoi un problème

Les tickets restaurant sont payés en partie par l’employeur, en partie par le salarié. Ils servent à aider à se nourrir pour le repas qui est pris dans le temps en entreprise quand il n’y a pas de cantine d’entreprise. Que le gouvernement utilise cet artifice pour compenser l’inflation est déjà un détournement. Le ticket restaurant n’est pas assujetti aux charges salariales, aux cotisations, et n’est pas ajouté au revenu fiscal. C’est un avantage net de tout impôt ou cotisation.
> Donc permettre d’utiliser ces tickets, c’est éviter aux employeurs de traiter correctement les salaires par rapport à l’inflation, c’est leur permettre de donner une prime nette d’impôt à leurs employés, c’est cacher des revenus pour qu’ils échappent au fisc, c’est supprimer les revenus des restaurateurs et fabricants de plats cuisinés pour qui ces tickets étaient aussi destinés

Il y a détournement de fond et de but initial.

Et ça peut s’appliquer à d’autres choses

La prime de rentrée scolaire n’est nullement comparée avec les frais scolaires réels. Elle peut être supérieure aux vrais coûts (bien souvent) mais parfois inférieure. Des études de coûts, même si elles y intègrent l’habillement spécialisé (sport) montrent que la prime est surévaluée entre 20% (lycée) et 150% (primaire). Et si l’étude parle de frais plus importants dans les filières professionnelles, elle ne prend pas en compte le fait que l’investissement est initial mais non reproduit les années suivantes.
Cette prime cache aussi les difficultés des familles pauvres et compense le manque d’aide qu’elles pourraient avoir autrement par ailleurs (allocations).
Source sur le montant de la prime.
Source sur le coût de la rentrée.
> Donc supprimer les coûts scolaires (école vraiment gratuite en s’appuyant sur les coopératives scolaires) permettrait de supprimer cette prime qui est inéquitable et parfois démesurée.

Les allocations familiales sont versées aux familles à partir de deux enfants. Et ceci quel que soit le revenu du foyer. N’y a-t-il pas détournement de l’esprit de ces allocations qui devraient être versées aux familles nécessiteuses et éviter d’en verser aux familles favorisées ?
> Il faudrait augmenter le montant des allocations des familles pauvres en réduisant et supprimant (à partir d’un certain revenu) celles des familles plus aisées.

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