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Déserts médicaux

Désert médical

Un récent rapport compte le nombre de professionnels de santé par habitant suivant les régions, les villes. (source). Ce rapport propose ou va proposer des solutions pour palier à ces inégalités, parmi lesquelles l’interdiction d’ouvrir de nouveaux postes dans les zones déjà sur-équipées, incitation à un genre de service civique pour assurer des installations dans les zones sous-dotées, élargissement de certains actes à des professionnels qui ne sont pas autorisés aujourd’hui à prescrire ou assurer certaines fonctions (contrôles, certificats, renouvellements…).
Mais à cet état de fait j’oppose cette remarque:

La population se concentre sur les villes ou leur proximité par nécessité de travailler. Les zones rurales emploient moins de monde. Mais quand on s’installe loin de tout, on devrait prendre en compte que les services publics ne vont pas forcément nous suivre. C’est comme celui qui part vivre à la campagne, y trouve des logements plus spacieux, moins chers et plus agréables mais pleure quand il fait son plein d’essence car il doit utiliser sa voiture très/trop souvent et qu’elle lui coûte trop cher. Et celui qui regrette que le cabinet de son médecin traitant ne soit pas repris alors qu’il lui suffit de prendre les transports pour trouver un nouveau praticien (cas des banlieues, des agglomérations…).

Sinon, les villages dépourvus ne peuvent-ils pas organiser des transports collectifs pour amener les gens ayant des besoins de consultation (réguliers ou de surveillance ou spécifiques) vers des praticiens qui se regrouperaient et garderaient des créneaux horaires pour ces patients éloignés des soins ?

Et enfin, demander un service civique d’un ou deux ans à un étudiant ayant reçu gratuitement une formation diplômante ne me parait pas inconcevable, comme on pourrait d’ailleurs le faire pour tous ceux qui reçoivent une formation supérieure gratuite. Ce serait un genre de bourse ou d’avance à rembourser à la fin de sa formation.

Accès aux soins

En 2002, le conseil national de l’ordre des médecins a été un de acteurs pour supprimer l’obligation de garde aux médecins traitants. Pourtant ces médecins avaient souvent un lien direct avec leurs patients, connaissaient les patients délicats (à traiter ou surveiller) ou indélicats (abus, hypocondriaques…). Et aujourd’hui ce même conseil donne de la voix avec ceux qui se plaignent de la qualité des soins et dénoncent les déserts médicaux et l’engorgement des urgences. Je me rappelle d’un ami médecin faisant des gardes, il me disait ne pas ménager les bobologues et autres lendemain de soirée qui recevaient un traitement de cheval pas du tout agréable ou une réprimande bien salée quand il y avait eu abus; et si le client n’était pas de sa patientèle, son médecin traitant était prévenu de ces abus.

J’entends que certains praticiens se plaignent des rendez-vous pris mais non honorés par le client, sans même qu’ils en soient avertis. Le rapport précédemment cité propose que les indélicats soient pénaliser d’un montant forfaitaire de compensation mais le gouvernement y semble opposé. Mais pourquoi ? De notre côté, dans notre famille, je ne me souviens pas d’avoir loupé un seul rendez-vous et si ça avait été le cas j’aurai au moins appelé ou, en cas de force majeure, je m’en serai excusé. Mais non, on préfère laisser les fauteurs continuer à perturber les services publics par le seul fait que leurs incivilités restent impunies.

Donc, par manque de partage des obligations et par laisser-aller on engorge les urgences qui n’ont pas vocation à traiter les maux du quotidien mais reçoivent les malades qui ne peuvent pas faire autrement. Quel dommage.

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